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Atiatoharongwen, chef au destin unique

Publié le 6 févr. 2025

L'histoire d'Atiatoharongwen, né d'un père noir et d'une mère abénaquise de Saint-François (Odanak), est un exemple frappant du parcours parfois inattendu d'un chef autochtone. 

Atiatonharongwen serait né vers 1740. Cinq ans plus tard, vers 1745, son village, situé sur le territoire actuel de l'état de New York, est attaqué par les Français et leurs alliés autochtones. Après l’attaque, il est capturé puis adopté par les guerriers originaires de Kahnawà:ke, que les Français appellent Sault-Saint-Louis. Ces guerriers sont de la nation Kanien'kehá:ka (Mohawk) faisant d’Atiatonharongwen un membre de celle-ci. Peu de temps après leur adoption, sa mère biologique meurt. Converti au catholicisme, il apprend aussi le français en servant les missionnaires catholiques présents au village.

Luc Nicole-Labrie, coordonnateur à la médiation historique
Cette pratique d'adoption des prisonniers de guerre était assez fréquente lorsque des enfants étaient capturés à la suite d’une bataille. 

Guerre de la Conquête

Allié des Français pendant la guerre de la Conquête, il commande un détachement de combattants des Premières nations. Il est présent à la bataille de Carillon en 1758 et sur les plaines d’Abraham lors de la bataille de Sainte-Foy en 1760. C'est d'ailleurs pendant cette guerre qu'il se démarque comme chef de guerre. Il développe aussi une animosité envers les Britanniques qui l'influencera pour le reste de sa vie. 

Après la guerre, il épouse Konwanonsontion à Kahnawà:ke et le couple a trois enfants qu’ils élèvent à Akwesasne, encore connu sous le nom de Saint-Régis. Cependant, son épouse meurt en 1770 et quant à ses enfants, ces derniers décèdent tous avant 1776.   

Guerre d'Indépendance

Il reprend les armes au début de la guerre d’Indépendance. Il semble qu’il ait aidé le brigadier Richard Montgomery lors de sa tentative de prise de Québec en 1775 en qualité de messager, et sa participation dans la guerre d'Indépendance lui vaut une charge de lieutenant-colonel dans l’armée continentale des Treize colonies en rébellion. Pendant le reste de la guerre, il commande des détachements de guerriers des Premières nations où il participe notamment à la victoire rebelle de Saratoga en 1777. Il est actif pendant toute la guerre. 

À la fin des années 1780, il s'installe à Akwesasne avec sa nouvelle épouse, Tewennihatha pour y élever leurs cinq enfants. Grâce à sa réputation et ses différents faits d'armes, il y devient l'un des chefs. Bien que l'appui aux Américains ait toujours été timide dans son village qui appuyait au moins autant les Britanniques, il a néanmoins été en mesure de conserver une influence importante jusqu'à la fin de sa vie dans sa nation d'adoption. 

Atiatonharongwen prend les armes pour une dernière fois lors de la guerre de 1812. Maintenant âgé de plus de 70 ans, il se voit décerner une commission de général dans l’armée des États-Unis et aide à combattre les Britanniques.

Blessé à la bataille de Lundy’s Lane en juillet 1814, il meurt de la suite de ses blessures en octobre 1814 et est enterré près de Buffalo (New York).  

Images :

  • John Trumbull (1786). The Death of General Montgomery in the Attack on Quebec, December 31, 1775 [FR: La mort du général Montgomery pendant l'attaque sur Québec, 31 décembre 1775; huile sur toile]. Yale University Art Gallery https://artgallery.yale.edu/collections/objects/57.
  • John Turnbull (vers 1785-1786). Captain Joseph Lewis of Louis, of the Oneida Indians, study for the "Attack on Quebec", no. 6 in key [dessin au graphite]. Galerie d'art de Yale University, https://artgallery.yale.edu/collections/objects/47329